Ecrivain
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Essais
 
 
 

Hatier, collection Récits d'historien, paru en septembre 2014.

127 pages, 7,70 euros.

ISBN 978-2-218-97906-4

Ce livre n'est plus disponible chez l'éditeur ; il n'est donc plus en vente que d'occasion.

 
 
 

titre histoire

   
La guerre commence à Sarajevo

Le 28 juin 1914, à Sarajevo, un incroyable concours de circonstances et l’incompétence des autorités austro-hongroises débouchent sur l’assassinat par un jeune Bosno-Serbe, Gavrilo Princip, de l’héritier des couronnes autrichienne et hongroise, l’archiduc François-Ferdinand. Mais comprendre l’enchaînement des faits, c’est aussi se pencher sur les facteurs qui font de cette région des Balkans une « poudrière ». À partir du récit de cet événement, qui conduit au déclenchement de la Première Guerre mondiale, Olivier Delorme présente ici le contexte géopolitique dont il est le produit : le choc entre l’impérialisme d’une Autriche-Hongrie incapable de répondre aux revendications de ses nationalités et la montée en puissance d’une monarchie démocratique serbe, possible « Piémont » dans un processus d’unification des Slaves du sud souhaité par beaucoup de sujet de l’État habsbourgeois.
Il revient aussi sur la nature et la portée de cet assassinat. Est-il le fait de terroristes ou l’acte de résistance de jeunes gens qui n’ont pas accepté le passage de la Bosnie-Herzégovine de la domination ottomane à l’annexion par l’Autriche-Hongrie au mépris du droit des peuples ? Est-il la cause ou un simple prétexte à une guerre ? Comment et pourquoi un différend régional a-t-il accouche-t-il d’une guerre mondiale qui change la face de l’Europe et de l’histoire ? À l’inverse de la thèse de Christopher Clark (Les Somnambules), marquée par des clichés aussi essentialisants qu’anachroniques à propos de la Serbie, et la volonté de d’exempter l’Allemagne de toute responsabilité dans le déclenchement de la guerres, Olivier Delorme défend que la thèse traditionnelle, appuyée sur les archives, d’une guerre voulue par les états-majors autrichien, afin de briser une Serbie qui fait obstacle à une expansion impérialiste vers le sud, et allemand, afin de casser les reins d’une Russie en plein décollage économique et militaire, reste l’explication la plus convaincante.

   
 
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