Mémoires apocryphes d'un diplomate anticonformiste, Les Ombres du levant retrace l'itinéraire politique et amoureux d'Alexandre Granier d'Hautefort, né dans les années 1920 et qui grandit dans une famille catholique dont le père est un membre influent de l'administration française du Liban. Ecartelé entre ce milieu conservateur et la découverte de son attirance pour les garçons, Alexandre le sera aussi entre une passion destructrice pour Rod, un amour durable et ludique avec Willy, la fascination pour une résistante grecque, et communiste, Eléni.

D'abord séduit par l'Allemagne nazie, Alexandre s'engage sans hésiter dans la France libre, dès juin 1940, alors que son père reste, jusqu'à sa mort, un vichyste fanatique qui ira jusqu'à dénoncer son fils. Envoyé en mission dans la Grèce du dictateur Métaxas à la veille de l'invasion allemande, prisonnier, évadé, Alexandre revient dans ce pays, pour lequel il s'est pris de passion, aux heures d'une occupation qui fut l'une des plus sauvages et meurtrières qu'ait subi un peuple européen.

Le récit de ces tribulations, où le comique et le tragique se mêlent bien souvent, entraîne le lecteur de Beyrouth à Paris, de Vichy à Athènes ou Alexandrie, des prisons turques aux bureaux de la France libre du Caire puis d'Alger. Il est entrecoupé de réflexions du vieil homme qui, retiré dans la solitude d'une île grecque au soir de sa vie, jette sur son passé et les rencontres qui ont infléchi son destin un regard attendri, ironique ou cruel.

Ce roman est aussi un hommage d'Olivier Delorme à des auteurs et des livres qui l'ont profondément marqué: Le Quatuor d’Alexandrie de Lawrence Durrell, Cités à la dérive de Stratis Tsirkas ou bien les grands poètes grecs Kavafis et Séféris.

Surtout, ce premier roman remarqué par Le Monde des livres décrit avec sensibilité, humour et passion le Proche-Orient en guerre, la Grèce de la dictature Métaxas (1936-1941), de la Résistance et des premiers feux de la guerre civile qui la déchirera au moment où l'Europe revient à la paix.

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